OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Ces opposants achetés qu’Hadopi a oubliés… http://owni.fr/2011/07/26/ces-opposants-achetes-quhadopi-a-oublie/ http://owni.fr/2011/07/26/ces-opposants-achetes-quhadopi-a-oublie/#comments Tue, 26 Jul 2011 10:11:41 +0000 Paul Da Silva http://owni.fr/?p=74777 Hier [21 juillet 2011, NdlR] j’ai eu la chance d’être convié à la présentation du plan France Numérique 2020 au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Outre les petits fours (depuis le temps que je voulais goûter des macarons fauchon ^^) et le bon vin je retiendrai une réelle volonté d’ouverture (ne serait-ce que par ma présence et celle de représentants de sociétés d’auteurs dans la même salle) et un début de clash sur Twitter avec Éric Walter (secrétaire général de la Hadopi) auquel j’ai fini par arrêter de répondre devant la mauvaise foi de celui-ci et le débat que j’étais venu suivre qui se poursuivait en face. Je profite donc de mon blog pour revenir sur le « clash » en question de façon plus argumentée et construite que les classiques 140 caractères me le permettent.

Se faire traiter publiquement de menteur ? Pas question !

Tout est parti de l’interrogation légitime de Benjamin Bayart sur le fait qu’il n’ait pas été invité à la cérémonie d’hier, il a alors tweeté « Ils n’invitent que les geeks qui acceptent l’argent de l’#hadopi ? » et je me suis donc empressé de répondre que je n’avais jamais accepté de l’argent de la Hadopi, bien que ceux-ci me l’aient proposé à plusieurs reprises. La réponse ne se fit pas attendre, et ce même si Eric Walter a récemment décidé de me bloquer sur Twitter au motif que je le mettais trop souvent en copie avant que je ne lui explique au téléphone que son blocage avait aussi comme conséquence de m’empêcher de le suivre… Je le cite : « laquelle #hadopi ne vous en a jamais proposé d’ailleurs ».

Manque de chance, j’ai une mémoire terrible et donc je note tout ce qui peut avoir de l’importance sur ce sujet dans un joli fichier oowriter (de plusieurs dizaines de pages) que je conserve en sécurité tant les pratiques de la Hadopi sont douteuses. Je n’avais jusque-là pas ressenti le besoin d’en parler, puisque finalement ils gèrent leur business comme bon leur semble mais laisser quelqu’un qui a justement tenté de m’acheter (haha quand on sait ce que je pense de l’argent…) me traiter publiquement de menteur est juste au dessus de mes forces…

Ma première rencontre avec Éric Walter a eu lieu chez eux, en octobre 2010 et a duré plusieurs heures (5 pour être précis). Elle faisait suite à une conférence de presse au cours de laquelle déjà Éric (je le vouvoie toujours pour conserver de la distance avec lui mais pour éviter de surcharger le texte l’on va se contenter du prénom) m’avait proposé de rejoindre les labs.

Au cours de notre entretien il réitérera cette proposition à plusieurs reprises, restant volontairement dans le flou sur le poste exact qui m’était proposé. Le lab « Internet et société » a été évoqué mais rien de particulier sur l’intitulé du poste. A ce moment là les postes d’experts associés n’étaient pas au programme et Turblog (/Spyou) qui était dans la même pièce que moi s’est vu proposer grosso-modo les mêmes choses que moi, et l’on sait comment cela s’est fini (avec tout le respect que j’ai pour la démarche et la personne de Turblog).

Un budget sur-dimensionné pour embaucher des opposants

Dans le même temps des budgets ont été débloqués pour des marchés relevant des missions de la Hadopi dont un était la création d’un portail d’information sur les moyens de sécurisation de la connexion. Ce budget à 7 chiffres a été proposé à nouveau à des opposants pour la réalisation dudit portail. Il était clairement sur-dimensionné et lesdits opposants l’ont donc refusés (je ne donnerai pas de noms, ne les ayant pas associé à la démarche qui est derrière cet article).

Dans un moment d’égarement et d’humour noir j’avais répondu à l’offre d’emploi de community manager de la Hadopi (lisez le texte avant d’hurler, je ne voulais pas vraiment ce poste hein !) sur mon blog. J’ai donc logiquement été contacté à nouveau par Éric (en DM twitter) qui me demandait, sur le ton de l’humour, quelles étaient mes prétentions salariales. Gageons que si j’avais répondu un chiffre l’humour aurait vite disparu de la discussion. Ma réponse fut plus simple : « vous n’avez pas assez de budget pour m’acheter ».

Un peu plus tard, lors de la sortie du site hadopi.fr, des opposants ont jugé opportun de revoir la FAQ du site qui était pleine de désinformation et se sont, par conséquent, vu proposer de l’argent en rétribution de ce travail. Qu’on s’entende bien, cela est normal, mais je suis convaincu que cela n’était pas nécessaire et, d’un point de vue strictement éthique, risqué pour les deux parties. Je ne sais pas ce que cet argent a fini par devenir mais là encore la Hadopi en la personne d’Éric ont vu large avec le chéquier.

Et enfin tout récemment, quelques jours avant la sortie de la campagne de publicité propagande de la Hadopi, Éric m’a appelé pour me demander si j’acceptais « un travail de la part de la Hadopi » (et ce sont là ses mots). J’ai bien sûr commencé par répondre par la négative avant qu’il m’explique qu’il désirait un avis très critique sur la campagne à venir. J’ai alors accepté à la seule réserve que l’on ne me demande pas d’accepter de l’argent pour ceci. Il me répondra que je suis pourtant en droit de le demander… Finalement pour des raisons d’emploi du temps j’ai découvert les pubs en même temps que vous, avec probablement la même grimace…

Je ne parle ici que de quelques faits, ils sont multiples et tous aussi troubles… Donc monsieur Walter, merci de ne pas me prendre pour un con et d’assumer votre démarche, aussi contestable soit-elle.

Et puisque l’on est dans le full disclo, il est bon de savoir qu’à chaque opposant qu’il a rencontré et que je connaisse, Éric s’est présenté comme anti-Hadopi…

Article publié à l’origine sur le blog de Paul da Silva sous le titre Quand l’Hadopi n’assume plus d’avoir essayé d’acheter ses opposants.

Photos FlickR PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales nitot ; PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales catalyseurs_numeriques ; Paternité choisirtoujours.

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Hadopi: Labs Sans http://owni.fr/2011/02/03/hadopi-labs-sans/ http://owni.fr/2011/02/03/hadopi-labs-sans/#comments Thu, 03 Feb 2011 15:50:24 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=45075 Article initialement publié en février dernier, à l’occasion de la création des Labs.

Deux semaines seulement après avoir fait un premier bilan des opérations, la Hadopi a remis le couvert, cette fois-ci pour faire la présentation de ses fameux “Labs“. Annoncée en octobre dernier, l’initiative consiste à réunir “ceux qui le souhaitent” autour de cinq tables de réflexion, consacrées à “la place de la création sur Internet” et, plus largement, à “l’impact du numérique sur la société en général”.  Le tout, placé sous le haut patronage de sept experts nommés et rémunérés par la Haute Autorité, que sa présidente Marie-Françoise Marais et son secrétaire général Éric Walter ont officiellement introduits hier, saluant au passage “leur courage”.

Car il faut dire que cette nomination, comme d’ailleurs l’ensemble du projet Labs, sont plutôt restés en travers de la gorge de la plupart des opposants à la loi Création et Internet, et aux dispositifs tortueux dont elle est à l’origine -suivez mon regard. De ce côté du front, les Labs ne se résument qu’à une opération de communication visant à redorer le blason terni de la Haute Autorité, et font d’autant plus tiquer qu’ils réunissent en leur sein d’anciens “anti”, qui “ont compris que l’on devait travailler ensemble, car les questions du numérique sont devant nous”, déclarait il y a un mois Éric Walter au Figaro. Accusée de diviser pour mieux imposer ses vues sur le réseau français, la pieuvre Hadopi, ainsi que les experts soupçonnés d’être passés du côté obscur de la Force, se débattent pour prouver leur bonne foi.

“Désormais je suis un métis, je ne suis bien nulle part”

Labs, subtil plan com’ machiavélique ? Dans un éclat de rire, Éric Walter lance :

Pas du tout ! Vous pensez vraiment qu’on se donnerait autant de mal pour de la communication ? Nous n’en avons pas besoin ! Ce sont des fantasmes ! On bascule même dans le procès d’intention ! Où voyez-vous un plan de com’ ?

Il est vrai que la location de la Bellevilloise pour l’occasion, vestiaires et crêpes à l’appui -Chandeleur oblige-, venue succéder aux conférences blindées dans le sous-sol de la rue du Texel, ne fait pas du tout l’effet d’un coup savamment dosé. Les journalistes semblent d’ailleurs avoir senti le coup fourré, la plupart des habitués ayant boudé la présentation.

“Plus sérieusement”, tempère le secrétaire général, “il est absolument nécessaire de mener une vraie réflexion sur Internet en France, et de mettre du sens sur des concepts auxquels beaucoup, comme les parlementaires, ne sont pas familiers”.

Une ligne reprise par l’ensemble des experts, à commencer par les dissidents interceptés par la Hadopi. Jean-Michel Planche, président de Witbe et en charge du Lab “Réseaux et Techniques”, déclare ainsi “avoir deux objectifs : faire parler des gens qui n’ont pas l’habitude de parler ensemble et créer du sens”. Pour Bruno Spiquel, entrepreneur et auteur de Turblog, “expert associé” chargé de coordonner les échanges entre Labs, l’objectif est de “faire avancer les choses”. Sur leur blog respectif, les deux experts ont multiplié les billets (ici et ) justifiant les raisons de l’engagement au sein des Labs ; une adhésion qui leur a attiré les foudres d’une partie de la communauté en veille sur ces thématiques. Désormais, “on va guetter le moindre de nos faux pas”, lance Jean-Michel Planche, qui se définit désormais comme “un métis” :

Je ne suis bien nulle part.

"L'Ecosystème Hadopi", qui place les "usagers" sur le quatrième cercle

Une “mascarade” d’indépendance ?

Leur engagement semble pourtant peu assuré et, si elle est actée, leur présence n’a elle rien de définitif. “Certaines critiques sont valables”, concède Bruno Spiquel.

La question de l’indépendance, en particulier, sans cesse remise sur le tapis. Comment croire en la neutralité d’experts recrutés et rémunérés à hauteur de 2 000 euros par mois par une institution ? La manoeuvre ressemble plus à une ouverture démagogique à la sauce Sarkozy, raillent certains, quand d’autres, comme la Quadrature du Net, la qualifie de “ridicule mascarade”, simple “campagne de communication contrôlée par l’Hadopi” et les “mêmes lobbies qui ont présidé à sa création.”

Que nenni, réplique la Haute Autorité, dont les mots d’ordre sont désormais “transparence” des travaux à venir et “accès libre et public” à tous les documents qui en découleront. Preuve désignée de sa bonne volonté, une “charte de déontologie des Labs Hadopi”, qui réaffirme pèle-mêle toutes ces valeurs. Problème : en matière réticulaire, les chartes ont très mauvaise presse, étant le signe moins d’une obligation que d’un simple arrangement cosmétique. Soupçon qui prend d’autant plus d’ampleur lorsque l’on apprend que le Collège de l’institution est “toujours libre d’adopter ou non, en tout ou en partie, les positions et études préparées par les Labs”. Retour fracassant du “peut mais peut ne pas”, qui semble indiquer, comme le souligne PCINpact, que malgré le recrutement d’experts au sein de la Hadopi, elle reste maîtresse en sa demeure.

Il était temps !

Un autre point difficile à avaler : pourquoi maintenant ? Avant de légiférer pour réguler certaines pratiques sur Internet, la Hadopi n’aurait-elle pas dû enclencher le remue-méninges ? Pour Éric Walter, qui explique que l’idée des Labs est survenue dans les premiers mois de vie de la Hadopi, cette éventualité était simplement impossible :

Réfléchir avant d’agir, c’est le travail des parlementaires. Quand elle a été créée, la Haute Autorité se voyait déjà attribuée d’une mission.

Si le timing est mauvais, voire complètement tourneboulé, difficile de refuser la parole après l’avoir autant réclamée, avancent les experts opposés à la loi Création et Internet. Ainsi, Jean-Michel Planche :

Sur le fond, on est assez nombreux à critiquer la façon de faire de la Hadopi et à dire que ses actions ne sont pas les bonnes, qu’elles ne vont pas dans le bon sens et qu’elle ne sont pas menées par les bonnes personnes. Aujourd’hui, on nous demande de réfléchir, pourquoi ne pas le faire ?

Pour certains néanmoins, la réflexion a été entamée bien en amont de la demande officielle : la laisser se faire phagocyter par la Hadopi devient donc inutile et dangereux, risquant ainsi de la voir complètement biaisée.

Transformatiiiiiooooooon !

Qui mange qui et à quelle sauce ?

Les travaux des labo made in Hadopi s’ouvrent donc sous le feu des critiques ; “il nous faut des gilets pare-balles”, ironise Jean-Michel Planche. Est invité à y participer quiconque le désire, à condition d’exposer au préalable ses motivations en ligne et que celles-ci soient retenues, dans le cas du “membre rédacteur”, ou de s’engager à respecter la charte déontologique et à renoncer à l’anonymat, pour l’option “contributeur”. Pour tous les autres, il sera toujours possible de consulter le substrat sorti des cuves du laboratoire.

Un premier rapport d’étape est d’ores et déjà prévu en juin prochain, histoire de voir si la montagne a accouché d’une souris et d’analyser les conditions de la mise à bas.

Une certitude pour Jean-Michel Planche :

J’aborderai les sujets qui fâchent, comme la question du filtrage au cœur des maisons. J’ai confiance en l’humain qu’il y a derrière Hadopi ; au moins en son secrétaire général et en sa présidente. Et si la teneur de leurs discours venait à changer, je m’en irai et je ne serai pas le seul.

Ceux qui jouent la carte de l’optimisme ne croient pas en un tel retournement et assurent à l’inverse que ce sont les experts qui vont impacter la Haute Autorité… quitte à complètement la dénaturer. Chansons pour certains mais véritable espoir pour d’autres. Du côté de Turblog, Bruno Spiquel s’explique:

Bien sûr un certain nombre d’écueils devra être évité. Mais mon objectif est de sortir tout ça de la Hadopi, de faire en sorte que cette réflexion ne soit ni dépendante d’un Conseil, ni d’une Autorité Administrative Indépendante. Je veux un hack de l’intérieur.

Projet de piratage parfaitement assumé et même repris par la Hadopi, son secrétaire général déclarant “vouloir” cette démarche. Mais jusqu’où ? Un bouleversement complet de la Hadopi ? Voire même sa désintégration ?

Je ne sais pas, je n’écris pas l’avenir. Mais une transformation de l’intérieur est possible.

PS : le titre, les intertitres et citations de cet article sont en Comic Sans MS, une police de caractère créée pour Microsoft en 1995 et destinée aux enfants. Normalement, il est très, mais alors très très mal vu, d’écrire en Comic Sans. Classée l’an passé par le Time comme l’une des pires inventions de tous les temps, le Comic Sans MS fait l’objet depuis 2002 d’une campagne de boycott, “Bannissez le Comic Sans”, initiée par des typographes pour qui cette police de caractère “représente clairement la voix de la naïveté infantile”. A OWNI, on s’est dit que c’était plutôt marrant, de fêter ainsi l’arrivée des Labs de L’Hadopi, en Comic Sans…

Illustrations CC FlickR: otisarchives2 Valerie Everett

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Lab-mentable Hadopi http://owni.fr/2010/12/28/lab-mentable-hadopi/ http://owni.fr/2010/12/28/lab-mentable-hadopi/#comments Tue, 28 Dec 2010 16:44:28 +0000 Korben http://owni.fr/?p=40433 Je viens de lire ce formidable article paru hier sur le site du Figaro dans lequel est abordé le sujet des labs et ça m’a inspiré ce super jeu de mot pourri à mettre en titre !

Les labs Hadopi, c’est ce qu’ont pondu à l’arrache les gens qui ont conçu la loi Hadopi pour se donner bonne conscience et pour nous faire croire que tout ceci n’est pas simplement mis en place pour fliquer les internautes français… C’est donc cinq labs qui nous coûteront entre 1 et 2 millions qui seront formés début janvier avec selon les dires d’Eric Walter (que je salue au passage icon wink Lab mentable Hadopi ) de « vrais professionnels du Net, reconnus, qui permettront une réflexion de fond, transparente. »

Les repentis de l’anti-Hadopi

Bon pour le coup des « vrais experts » j’attends de voir les noms qui vont sortir… . Ces labs sont censés être indépendants mais vu que ses membres ont été choisis par l’Hadopi, le jeu est faussé dès le début.

Eric Walter explique aussi que ces experts sont des anti-Hadopis repentis qui ont vu la lumière au bout du tunnel :

Parmi les experts, on annonce d’anciens opposants à l’Hadopi, qui «ont compris que l’on devait travailler ensemble, car les questions du numérique sont devant nous» , assure Éric Walter.

On l’a vu avec #LeDej organisé par Sarkozy qui a soulevé des grosses polémiques parmi la Netotosphère, diviser pour mieux régner fonctionne encore très bien. Du coup, parler d’opposants qui ont « compris » que rejoindre l’Hadopi c’était pour sauver la France, c’est uniquement de la bonne grosse com’ pour dire que les autres anti-hadopistes qui n’ont pas collaborés sont des idiots d’anarchistes perdus à jamais dans les limbes de l’univers. Puis si ça peut les monter les uns contre les autres, ces anti-hadopis à la gomme, c’est encore mieux, non ?!

Autre truc sympa dans l’interview d’Eric, c’est lorsqu’il déclare :

Nous souhaitons des systèmes de contrôle chez l’usager, sans que ces informations personnelles ne soient accessibles aux gestionnaires de réseau.

On est donc passé dans la nuit à un système censé réprimer l’internaute pour téléchargement illégal et promouvoir la création culturelle à “des systèmes de contrôle CHEZ l’usager” . Ça fait des mois, voir des années que les connards comme moi le répètent à longueur d’article que Hadopi et Loppsi sont des lois-portes-d-entrée pour CONTRÔLER les internautes. Et Eric me fait un beau cadeau de Noël en avouant enfin que oui, c’est bien vers ça qu’on se dirige !

Ouais, youpi ! Brice, fais péter le Champomy !

Filtrage, Flicage, Fist-Fuckage (en français dans le texte)… Les 3 mots préférés du gouvernement quand on leur parle Internet.

Bon courage messieurs les experts !

En ce qui concerne les labs (la mauvaise idée), je peux imaginer les différentes motivations des experts qui ont accepté de jouer le jeu d’Hadopi.

Au choix :

  • L’utopie de croire qu’ils vont pouvoir changer les choses de l’intérieur pour le bien de tous et transformer Hadopi la Liberticide en Hadopi la Juste. Je leur souhaite de réussir mais je n’y crois pas une seconde car ce n’est clairement pas le but du gouvernement. Et qui peut encore espèrer quelque chose de la part de ces politiques après un vote comme celui de la Loppsi. Du gravier sec, c’est tout ce que les internautes auront à leur accorder trop de confiance.
  • Tout le monde a un prix… Et 1 à 2 millions de budget suffit à « acheter » n’importe quel (ou presque) anti-Hadopi. Faut que je réfléchisse à mon prix tiens… Mais vu qu’il risque de dépasser le budget de l’année d’Hadopi, c’est pas jouable pour eux. Trop cher mon fils ^^.

Amis experts des labs, bon courage donc ! Vous nous raconterez ce que ça donne et même si je suis sûr que vous allez y mettre tout votre cœur et votre bonne volonté, ça ne changera rien au problème de fond qui est d’imposer chez les gens et les FAI des systèmes de flicage/filtrage. Dommage car cette énergie aurait pu être utilisée pour d’autres projets vraiment libres de toute politique pour défendre la liberté sur internet, favoriser le téléchargement légal et sauvegarder la neutralité des réseaux. Organiser des contre-labs serait peut être intéressant pour faire grandir quelques bonnes idées, sans avoir à pactiser avec l’Hadopi.

Petit rappel pour la route: n’installez pas les logiciels homologués !

Une fois que les logiciels certifiés Hadopi feront leur apparition ne les installez pas sur votre ordinateur ! Que vous téléchargiez ou pas, que vous soyez pour ou contre Hadopi, là n’est pas la question ! Installer ce logiciel sur votre machine reviendrait à ouvrir une porte au gouvernement dans votre vie privée. C’est un peu comme si on était obligé de se balader nu dans la rue pour que la police puisse vérifier qu’on ne porte pas d’arme ou de drogue sur nous. C’est se soumettre par peur qu’on vous accuse faussement et c’est exactement ce qu’ils veulent.

Il veulent que vous ayez peur ! Peur de l’erreur (judiciaire ? Je ne sais pas si on peut encore parler de justice puisqu’il n’y a presque plus de juge dans les process) au point d’accepter qu’on vous espionne 24h/24h « au cas où » un jour ça tombe sur vous, afin que vous puissiez vous disculper directement. Ne rentrez pas dans ce jeu là car après il sera trop tard.

Si personne n’installe ce logiciel, ils passeront à autre chose… ou alors ils feront passer une loi pour nous obliger à l’installer. Va savoir…

Et si vous voulez loler un peu, y’a aussi cet article qui raconte les excuses des pauvres gens attrapés par l’Hadopi, ma préférée étant (je cite) :

Plus sobre, mais visiblement naïf, un jeune homme, jure qu’il pensait qu’à 6 heures du matin… les agents de l’Hadopi dormaient ! C’est pourquoi il avait mis son réveil, pour télécharger à l’aube, UN morceau ce jour-là, lorsque le mail de l’Hadopi s’était abattu dans sa messagerie, comme un coup de baguette sur les doigts. Il s’était cru pris sur le fait !

Ce qui est « amusant » ici, ce ne sont pas vraiment les messages des gens qui désespérés viennent pleurer dans les bras d’Hadopi, mais plutôt les magistrats d’Hadopi qui se moquent ouvertement de ces gens. C’est qu’il y prennent du plaisir en plus…

Le passage le plus fun de l’article c’est la réflexion de « Mireille Imbert-Quaretta, magistrate membre de la Hadopi et présidente de la commission de protection des droits de la haute autorité » (ouf !) qui est complétement à côté de la plaque :

“Ces réponses sont encourageantes”, veulent croire les magistrats. “On ne change pas les comportements en trois mois. Mais si l’offre légale devient enfin moins chère, la majorité arrêtera probablement de télécharger illégalement. Et nous disparaîtrons d’ici à deux ans.”

Oui, vous disparaitrez mais ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas parce que les gens auront arrêté le téléchargement…

Papier initialement publié sur Korben.

Illustrations CC: Seattle Municipal Archives, dsasso, euthman

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